L'art est un meuble. J'ai fait un rêve d'expo cette nuit, genre gros machin, biennale schmoll avec que des stars, et bien sûr que des installations, même Tillmans s'y était mis (une sorte de machine géante à produire des dvd géants avec des esclaves humains qui gravaient, dedans, et à la main chaque image - Tillmans est vraiment un mec tordu) Je vous en passe et des meilleurs comme ce faisceau lumineux dans lequel tout visiteur se devait de s'extasier de sa simplicité.
L'art est un meuble qui occupe l'espace vide.
Dans une salle de ce grand dédale sombre qu'était cette biennale rêvée, étaient étalés sous des bâches un peu velum, un peu plastiques, un peu légères, des matelas les uns à côté des autres et par dizaines, avec pour certains les restes d'une nuitée chiffonnée là. Pas une installation, pas une oeuvre, non, le dortoir du monde de l'art. Là où tout(e) critique, commissaire (d'expo), conservateur, inspecteur (des arts plastiques), etc avait passé la nuit dans une mixité parfaite tant ce milieu est très féminisé, et une nuit aséxué(e) tant ils sont tous aussi peu bandant(e)s. Et si dans ce rêve, artistes et collectionneurs, étaient absents, c'est je crois, qu'ils n'aiment pas les dortoirs. Bref "l'installation" dont je me suis le plus souvenu, le rêve dissipé c'est bien l'installation de ces matelas blancs avec les quelques critiques, commissaires (d'expo), conservateurs, inspecteurs (des arts plastiques), etc qui s'y pressaient encore et devisaient (toujours) de cette manière si particulière, ce sussurage si spécial quand l'art fait partie des meubles, sorte de babillage de réveil de vieilles dames toutes excitées d'avoir dormi dans un dortoir (pensez donc!), je veux parler de ce roucoulement un peu pigeon et un tantinet suranné qu'on repère quand on passe à coté d'un de ces petits groupes (jamais plus de 4 ou 5 personnes) dans les vernissages.
Dit-on sussurage ou susurage?
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